Comment prévenir l’exposition au bruit ?

Afin d’éviter les problèmes liés à l’exposition au bruit, il est préférable d’envisager des actions de prévention et de réduction du bruit dès la conception de nouveaux locaux ou dans le cas d’un réaménagement d’ateliers par exemple. Réalisées en amont, les actions seront moins onéreuses et cela permettra d’anticiper les risques et nuisances pouvant survenir en équipant correctement le local, en aménageant l’atelier et les machines, ou en privilégiant des procédés et équipements moins bruyants.

Évaluation des risques

Afin de définir les mesures nécessaires pour garantir la protection du personnel, il est nécessaire d’envisager une évaluation des risques liés à l’exposition aux nuisances sonores. Les résultats de cette évaluation doivent être indiqués dans le document unique (article R. 4121-1 du Code du travail) afin de permettre à l’employeur d’envisager un plan d’action avec les mesures de prévention adaptées aux risques identifiés.

Tout au long de ce processus d’évaluation des risques, on identifie les postes de travail à risque les plus exposés ainsi que les équipements reconnus comme les principales sources en cause. La recherche de solutions s’articule autour du chemin de propagation du bruit entre la source, qui est l’équipement et le salarié, qui est donc la réception.

L’évaluation des risques dans le domaine acoustique commence souvent par une estimation du niveau sonore. Si un employé se trouve par exemple dans l’obligation d’élever la voix pour s’adresser à un collègue situé à un mètre c’est que le niveau est trop élevé et si il faut crier à 2 mètres de distance c’est qu’il est d’au moins 85 dB (A). Il faut ensuite passer au mesurage. Le succès d’une action de réduction du bruit dépend en grande partie de la pertinence de l’analyse des situations de travail des opérateurs exposés régulièrement.

Réduction du bruit à la source

Le plus souvent, agir sur la source de bruit c’est aussi agir sur la machine. Il s’agit d’un moyen efficace de lutter contre le bruit sur les lieux de travail, mais il s’avère aussi parfois difficile à mettre en oeuvre de par la technique à mettre en place et le savoir-faire des constructeurs de la machine.

Cependant, il existe des solutions efficaces et simples à mettre en place afin de réduire le bruit. Ainsi, l’employeur peut avoir recours à des dispositifs spécifiques tels que des silencieux d’échappement pneumatique, l’emploi de nouveaux matériaux permettant de réduire l’émission sonore, la mise en place de rivetage par pression…

Lors de l’achat d’une machine ou d’un outil qui s’avère bruyant, la protection des travailleurs ne doit pas être négligée. En effet, le niveau de bruit doit être aussi bas que techniquement possible, c’est pourquoi la réglementation impose désormais aux constructeurs de machines d’informer sur le bruit de leurs produits.

La politique d’achat des acheteurs de machines sera donc influencée par cette incitation à limiter le bruit dans les ateliers afin de faciliter le confort auditif de chacun.

Agir sur la propagation du bruit

L’éloignement

Dans certains cas, il est possible d’éloigner les travailleurs des zones les plus bruyantes pendant une partie de la journée afin de limiter leur exposition au bruit. Le niveau de bruit baisse en effet grâce à l’éloignement, surtout lors de travail réalisé à l’extérieur ou si les parois absorbent correctement les sons. On peut également proposer aux travailleurs de changer régulièrement de poste afin d’alterner entre les postes bruyants et non bruyants.

Le traitement acoustique

Afin de lutter contre les nuisances sonores, on peut envisager de revêtir les parois du local, les murs, le plafond et les cloisons d’un matériau permettant d’absorber le son. Cette technique n’est cependant pas efficace sur le bruit émanant des postes de travail avec des machines bruyantes mais elle se limite aux zones éloignées des sources de bruit.

Le cloisonnement des machines

Grâce au cloisonnement des machines, il est possible de séparer toutes les sources de bruit des opérateurs par la mise en place d’une paroi hermétique au bruit. Cela permet alors de préserver l’audition des travailleurs exposés au bruit.

Les encoffrements de machines

L’encoffrement d’une machine s’effectue grâce à la mise en place d’une boîte qui présente un isolement phonique élevé et à l’intérieur de laquelle on place la machine bruyante. Cette solution s’avère efficace si la machine est automatique ou nécessite peu d’interventions manuelles, mais il faut également ne pas négliger l’entretien. En effet, un joint de panneau ou de porte non entretenu peut ralentir l’efficacité de l’encoffrement c’est pourquoi il faut penser au traitement acoustique des ouvertures et mettre en place des solutions adaptées telles que des tunnels acoustiques pour les accès par exemple.

Les écrans acoustiques

La réduction du niveau sonore apportée par la mise en place de l’écran acoustique à quelques mètres n’excède jamais quelques décibels et ne pourra atteindre 6 dB (A) que si le local a précédemment été rendu absorbant grâce au traitement acoustique de ses parois. Les boxes formés par les 3 écrans du panneau permettent alors d’isoler des postes de travail bruyants, et sont plus efficaces en étant associés à un traitement acoustique du plafond.

Protections individuelles face au bruit

Lorsque les moyens de protection collective ont été envisagés et qu’ils sont irréalisables pour des raisons techniques ou financières, il est possible d’avoir recours à des protecteurs individuels. Peu coûteux, ils peuvent néanmoins s’avérer relativement inconfortables au quotidien.

Les protecteurs individuels contre le bruit (PICB) permettent de former un obstacle à l’accès des ondes sonores dans l’appareil auditif. On distingue parmi eux deux catégories :

  • Les protecteurs avec coquilles qui englobent le pavillon de l’oreille et forment un obstacle au bruit. Il existe des casques anti-bruit que l’on appelle aussi serre-tête, des coquilles montées sur casque et des coquilles serre-nuque que l’on peut appeler serre-nuque ;

 

  • Les bouchons d’oreilles en mousse, pré-moulés en silicone, en cire formable ou sur-mesure moulés individuellement. Ils permettent, de par l’obstruction du conduit auditif, de limiter l’accès au bruit.

Un PICB, lorsqu’il est porté en permanence, permet d’affaiblir efficacement les risques liés au bruit. Il est cependant recommandé de ne pas le retirer au cours de la journée afin de garder son intérêt. Par exemple, pour une exposition de 8 heures à 100 dB(A) avec un PICB atténuant de 30 dB(A), le non-port du PICB pendant une minute diminue la protection effective de 5 dB(A).

Nous contacter